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"écrire sans raison, n'est ce pas la plus belle raison d'écrire"

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10 septembre 2009

La Fille du TER

Elle est assise, immobile, juste devant moi,

Le regard plongé dans l’univers absorbant

Des quelques pages imagées de son roman.


Dans la vitre assombrie, son doux petit minois,

Arborant une nature délicieuse,

 Reflète alors sa beauté prodigieuse.


Retroussant, concentrée, son petit nez aquilin,

 Elle se mordille la langue de plaisir

 Faisant surgir en moi l’esquisse d’un désir.


Compressant le livre de ses doigts fins

 Elle se recoiffe et relève le menton.

 Tout en elle semble animer mes émotions.


Tout à coup, promenant son regard alentour,

 Elle dirige vers moi ses yeux bleu sucrés

 En me gratifiant de ce sourire distingué.


Sans le vouloir, mon secret alors mis à jour,

 Laisse se former l’écarlate de ma peau

 Et m’abandonne aux mains de ce tout premier mot. 


Le timide « bonjour », et le discret sourire

 La laisserons continuer et puis choisir

 De prendre en compte sa chance, et de la saisir.

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6 septembre 2009

liberté !

Je veux être libre !

C’est un cri, une revendication !

Liberté !

Je le veux et je le serais. Un jour, je ferais tout ce qu’il me plait. Au diable les institutions, au diable les lois ennuyeuses, je satisferais tous mes désirs !

Je mangerais à me faire éclater le ventre ! Je dégusterais tous les mets du monde entier. J’avalerais ceux que j’aime et cracherais ceux qui me répugnent. Je boirais jusqu’à plus soif. Toutes les boissons de la planète. Je me régalerais de tous les liquides comestibles existant. Je sentirais toutes les odeurs qui me plaisent et éloignerais de moi toutes les choses et êtres nauséabonds ! J’écouterais la douce voix du désir sexuel lorsqu’une beauté humaine passera à mes côtés. Je baiserais sans scrupule ! Je serais riche. J’achèterais des bateaux de luxe, des grosses voitures et des maisons ! Je me ferais servir et bichonner par des serviteurs ! Je n’aurais qu’à ordonner pour obtenir ce que JE veux !

Je deviendrais sans doute exécrable et on me détestera pour ça. Mes amis me quitteront et je finirais seul…

… seul…

… Mais plus que tout cela, je veux être aimé, apprécié, accompagné, aidé…

… Comme chaque homme vivant sur terre, j’ai besoin de vivre avec d’autre, je suis un être social. Et pareil à chaque individu, je ne pourrais me résoudre à rester seul, abandonné de tous, à cause d’un rêve stupide…

… Si c’est cela qui m’attend, alors je ne veux pas être libre. Je veux être enchainé par les lois, les règles, les normes, pourvu que je fasse partie du groupe !

6 septembre 2009

Le soir

La lune brille à travers les nuages. On ne perçoit pas les étoiles ce soir. Je me souviens de toutes ces nuits où, d’un œil hasardeux, j’osais me plonger entièrement dans ce monde merveilleux que nous offre le ciel chaque fois que le soleil se couche. Des milliers de petites lumières scintillaient au dessus de moi. C’est un instant toujours magique.

Aujourd’hui, les nuages ne semblent pas vouloir disparaitre. Tant pis, je continu à scruter le firmament en espérant au fond de moi que se dévoile une nouvelle fois sous mes yeux, cet ensemble ombre et pourtant lumineux . L’étendu spatiale cachée derrière le ciel a toujours fait rêver le monde et a inspiré bon nombre d’écrivain renommé. Pourtant, même si j’ai moi aussi rêvé de m’évader dans ce rien infini, ce que j’admire aujourd’hui, c’est la vision que l’on en a d’ici. C’est vrai, on regarde beaucoup le ciel, de manière scientifique en nommant les constellations, en observant l’univers à travers un microscope. Mais on ne le contemple pas assez. Je lève les yeux. Je ne regarde plus comme tous ces observateur voyeur, je vois. Je me laisse emporter par cette immensité et sans m’attarder sur les détails, je fixe un ensemble. C’est vrai, est ce toujours nécessaire d’étudier les détails des choses ? Si chaque chose existe n’est pas de façon à composer un ensemble ? c'est vrai, si un petit détail disparaît, l’ensemble en est forcément changé. Pareil à un corps, la voûte céleste est composée de milliers d’étoiles et d’une lune, mais elle demeure une.

Ne nous attardons plus sur les petits détails et n’ayons pas peur d’apprécier l’ensemble.

6 septembre 2009

la plus grande qualité


L’humain parfait serait doté
De la plus grande qualité.
Celle que tous rêvent d’avoir,
Celle que tous ont au départ.
Lorsque, enfant, nous discutions,
Lorsque, petit, nous choisissions,
Nous l’effectuions sans détours.
Bien qu’aujourd’hui nous soyons sourds,
Nous conservons cette étincelle
Qui tout au fond de nous s’emmêle
Dans les méandres égoïstes
D’une conviction qui persiste.
Alors certain qu’il faille cacher
Mentir, parfois même tuer
Une vérité douloureuse,
Une réalité douteuse.
J’admire, je le dit fièrement,
Ceux qui, comme un petit enfant,
Savent sans une seule crise
Parler vraiment avec franchise.

6 septembre 2009

l'enfant handicapé

Répugnant et tout aussi repoussant,
Nous passons à ses cotés sans le voir.
Pas même un petit regard accueillant,
Ni la moue écœurée obligatoire.
Tout n’est alors qu’ignorance et mépris
Pour celui qui sans cesse salive
Et bave sous nos regards ébahis
Arborant l’intolérance vive.

Qu’a-t-il fait pour mériter tout cela ?
Rien : il est simplement né différent.
Assis là, bougeant sans cesse ses bras,
Dans son bolide filant comme le vent.

Nous nous détournons, alors qu’il suffit
De plonger notre regard dans le sien
Pour y sentir une incroyable vie
Et s’en ressentir tout de rouge teint.
Honteux et confus, tel le corbeau
De la Fontaine, nous en ressortons
Indéniablement changé et plus beau
Par ces sentiments que nous partageons.

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6 septembre 2009

l'ennuie

Seul dans ma chambre, je m’ennui.

Enfermé dans mes pensées,
Nu, dans ce flux persistant,
Je m’autorise à sombrer
En moi-même, impuissant.

Seul, j’attends que tombe la nuit.

Raisonnent, sonnent les sons,
Insinuant une vie,
Là, juste sous mes yeux ronds.
A la fenêtre, je ris.

Seul, je refoule toute envie.

Le teint blafard, malade,
Je me torture, j’ai mal,
Je m’assois et, encore pâle,
J’étale la pommade.

Seul, je prends ma plume et j’écris.

6 septembre 2009

incognito

Pourquoi lorsque nous nous exprimons et parlons
De vie, de joie, de qualités et de défauts,
Pareil à un coup de poing que nous recevons,
Les sous entendus transforment le vrai en faux ?

Pourquoi l’expression d’un simple et vrai compliment
Engendre-t-elle, là, en toute normalité,
De par l’expression d’un quelconque sentiment,
Le sous entendu d’un amour secret, caché ?

Aucune peur des mots ? Franchise dans nos propos ?
Il est facile de le dire, mais le faire…
Apeuré, enfermé dans ce sombre cachot,
Dans ce regard sensé de l’autre qui prolifère !

Par ce court poème, et avec ces sombres mots,
J’exprime ici ma furieuse et franche amertume
De devoir, sans question, pour libérer ma plume
être et rester pour toujours un inconnito.

6 septembre 2009

Le Livre

Dans la pénombre de mon bureau poussiéreux, marchant à pas lents sur le sol grinçant, je pus apercevoir quelques feuilles jaunies par le temps dépassant du coffre de mes secrets. Sans réfléchir plus longtemps, je m’approchai, curieux, en m’enfonçant un peu plus dans les ténèbres de ce lugubre endroit. Cela faisait plusieurs décennies que je n’étais pas revenu dans cette maison. Après y avoir vécu jusqu'à l’âge de 20 ans, je l’avais presque oubliée. Mais, c’est en passant par hasard sur cette route de campagne, que le souvenir m’est revenu. Tel un grand coup de poing dans l’estomac, mon passé refit surface. Ma chambre d’antan, mon vieux bureau d’écolier en bois, ma plume et mes feuilles blanches…

Sous une toile d’araignée encore habitée reposait le Livre. Je m’en souvenais encore. Cette œuvre magnifique proposant à qui le veut un voyage hors du temps. Je me souviens encore de ces longs périples auxquels je m’adonnais autrefois… soudain épris d’un sentiment de curiosité, j’eu envi de revivre les sensations de mes heures de jeunesse. J’ouvris le Livre, et sachant ce qui allait se passé, je me préparai au choc. Comme transporté au-delà de toutes choses, je volai librement dans le ciel de mon rêve le plus fou. Je naquis une seconde fois.

Le monde s’ouvrait à mes yeux, la lumière se fit oppressante, je détestais cela. Mes poumons découvrirent alors leur fonction et la première bouffée d’oxygène fut pour eux une douleur insoutenable. J’ai beau exprimer mes souffrances, les gens ne comprennent pas. J’ai mal. Mais ce n’est qu’un passage difficile, ce qui nous attend ne peut être que meilleur. Je deviens un enfant. J’apprends vite. Je suis plutôt doué. J’apprends tout ce qui s’apprend, je suis avide de connaissances. J’aime lire, j’aime écrire, j’aime l’école. J’apprends et je grandis. Tout avance à une vitesse incroyable, impossible d’en profiter. Je deviens adolescent. J’ai encore des yeux d’enfant, mais je veux être considéré comme un adulte. Je me révolte contre l’autorité, je me bats pour ma reconnaissance, mais on ne m’écoute pas. C’est injuste ! Je me rebelle, je fais des conneries, mais je ne veux pas assumer les conséquences. J’essaie d’être responsable, mais on ne le voit pas. On me demande d’agir en adulte. On me demande de mûrir.

Je mûris alors. Je mûris très vite et j’atteins l’âge adulte. Je suis alors connus, reconnus, je suis enfin quelqu’un ! L’aboutissement de toute mon enfance se dévoilait enfin sous mes yeux ! Je suis une « grande personne » ! Je me marie, je fonde une famille, j’ai des enfants, pleins d’enfants, autant que d’amour à donner. Je deviens quelqu’un de bien. Je travail dure pour eux. Et tout bascule. L’amour de ma vie part sans laisser de trace. Les enfants disparaissent avec elle. Je suis malheureux. La vie est injuste. Tient, cela me rappelle quelque chose ! C’était la phrase favorite des temps rebelles de mon adolescence. Je régresse. Je deviens vieux. J’oublie mon passé, j’ai compris ce qu’était la vie.

Je referme le Livre. Oui, c’est vrai j’ai compris ce qu’était la vie. Elle passe trop vite et on n’en profite pas assez. Toujours poussé par nos envies, par nos sentiments, nous vivons d’abord dans la perspective d’un avenir amélioré, puis nous vivons avec le regret d’un passé meilleur. On ne profite pas assez du temps présent, et on ne s’en rend compte que trop tard…

Je repose le Livre sur mon vieux bureau poussiéreux. Mes articulations me font mal, je me redresse comme je le peux. Profiter du temps présent… Le problème, c’est qu’on le comprend seulement lorsque ce temps nous est précieux, seulement lorsque l’avenir disparaît peu à peu. Ma vie se finira bientôt et je n’ai vécu qu’une vie ordinaire… quel gâchis…

6 septembre 2009

écrire...

Et si je me mettais à écrire ? Après tout ça a toujours été mon rêve. Écrire… Tel un véritable artiste, je me suis toujours vu, un crayon à la main, grattant avec vigueur et nécessité le papier blanc de mes temps d’ennui. C’est vrai, c’est franc, c’est vivant et immortel : écrire.

C’est pourtant un mot si simple que l’on utilise avec tant de dédain, avec tant de désinvolture. Comme le demandait d’abord le maître d’école, nous commencions l’apprentissage de cet art par l’écriture symbolique de notre prénom. Simple, enfantin, mais tellement jouissif. Le premier mot, la première lettre écrite, restent intact en nos mémoires, tel un évènement bouleversant, marquant à jamais nos vies. Et c’est alors que commence l’odieux apprentissage de l’écriture à la manière d’une corvée, d’un acte nécessaire à l’apprentissage scolaire de toute chose. On en oublie presque le plaisir que cela procurait la toute première fois. Cet art devient maîtrisé, mais à quelle fin ? Plaisir oublié, désir effacé, ce n’est plus qu’un simple outil dont l’homme dépend, telle une drogue ne procurant plus aucun effet. Comme un alcoolique anonyme, l’homme écrit pour vivre sur quelques morceaux de papier fin. Ce ne sont plus des mots, mais une signature, un chiffre, un nombre. L’argent règle maintenant le temps de l’homme, et s’il écrit ce n’est que pour en gagner plus. Écrire pour vivre… je pose ma plume, je repousse ma feuille de papier à demi noircie d’encre.

Prenons l’air quelques minutes. Sortons quelques instants, aérons nos idées.

Le balcon de ma chambre est proche. Je m’y installe quelques minutes. Tout est silencieux. A cette heure, la ville dort, les feux s’éteignent, le jour n’est plus, la lune se voile, le bruit se cache, tout est en place pour le bon repos du dormeur. Pourtant, le sommeil n’est pas encore là. Il ne m’a pas encore achevé. Son souffle ne m’a pas encore atteint. Etrange. Deviendrais-je insomniaque ? Non, je ne le crois pas. Peut être encore perdu dans mes pensées, titillé par cette réflexion, cette nécessité humaine d’écrire pour vivre. Je ne puis m’en détacher.

Sans fermer la fenêtre derrière moi, je fais quelques pas distraits dans ma chambre. Pourquoi cela me tracasse-t-il tant ? Je suis bien humain ! Je devrais comprendre cela… Et pourtant, il demeure en moi un malaise. Je me rassois, souffle un grand coup et reprends ma plume espérant trouver le souci qui subsiste en moi.

La véritable question est : pourquoi tant d’hommes et de femmes ont écrit avec tant de désintéressement ? Il est vrai que de nombreux écrivains célèbres ne se sont vus écrire que pour survivre. Mais il en est tant d’autres qui n’écrivent que pour eux mêmes. Tels des fous, haletant au dessus d’un petit morceau de papier sur lequel quelques mots sont apparus, là, de la main de cet auteur talentueux que l’on possède tous au fond de nous. Je n’ai pas honte de l’avouer, je suis de ceux qui jouissent d’une simple phrase bien écrite, de ceux qui ont plaisir à écrire, sans autre intérêt que d’écrire. Ma plume circule sur le papier. Les mots me viennent. Pareil à l’orgasme sexuel, je deviens fous a lier. Je ne puis m’arrêter. J’écris, j’écris, j’écris. Les mots ne sont plus importants. Je n’écris plus pour vivre car j’ai compris que cela n’apportait qu’égocentrisme et cupidité. J’écris pour écrire. Je vis pour écrire.

Ma plume se lève enfin du papier. Qu’ai-je fait ? Qu’ai-je composé ? Comme si mon inconscient profitait de cet instant pour exprimer son ressentiment, je ne reconnais plus les mots du dessus. Les ai-je vraiment écrits ? Non impossible… Si, ne cesse pourtant de répéter une petite voix en moi. Je deviens fou… Je suis fou… L’étais-je avant de commencer ce papier ? Peut être… Je ne le sais plus. J’ai vécu pour écrire cela, et c’est cela qui me fait vivre.

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